Sunday, May 13, 2012

2ème Festival Algérien de la Musique Andalouse 1969 - Vol. 7


We will post in the coming days and weeks the volumes 7 to 12 of this legendary festival. The first six volumes were published last year by Bolingo on his blog. Here we start now with volume 7.
These LPs were published in Algeria by Mehradjane on behalf of La Radiodiffusion Télévision Algérienne. Probably they were pressed in France.
In Algeria there are three traditions of classical arabo-andalusian music: Gharnati of Tlemcen and Oran (western Algeria), Canaa of Algiers and central Algeria and Malouf of Constantine and Annaba (eastern Algeria). All three traditions were represented in this festival. Also the traditions of the neighbouring countries Morocco, Tunisia and Lybia, and traditions having some relationships with arabo-andalusian music from Egypt and Turkey.
Almost all information about Arabo-Andalusian music and it's musicians one can find in the internet is in French. See below references to the singers on this LP.

Side A:
Ensemble de Constantine
Singers: Salah Rahmani & Haj Mohammad Tahar Fergani
Bachraf Sika (22:15)


Side B:
Ensemble d'Alger
Singer: Sadek el Badjaoui
Nouba H'Sine (24:54)




Salah Rahmani
"Né le 24 juillet 1943 à Constantine. Chanteur et auteur compositeur genre Malouf (Hawzi-Mahjouz-Sejal).
Né dans une famille de mélomanes et dont le père Hassene était joueur de «kanoun» (cithare), Rahmani Salah fréquenta dès l’age de 14 ans les «fundouks» (conservatoires de musique constantinoise de l’époque), il côtoya les grands musiciens et maîtres tels que: Bendjelloul Khoudja, Maamar Benrachi, Larbi et Hamid Benlebjaoui, Kaddour Darsouni et tant d’autres.
Les Rahmani comptent deux grands chanteurs du Malouf: Salah et feu El Hadi son jeune frère dont le style ressemblait à celui du grand et inégalable Raymond Leyris.
D’autre part les Rahmani avaient un jeune frère: Abdelmadjid dit «Riri» très grand virtuose du violon alto qui rivalisait avec Hadj Mohamed Tahar Fergani.
Rahmani Salah pratique le chant et la musique par amour car c’est son hobby puisqu’il était directeur d’une entreprise." 

Haj Mohammad Tahar Fergani
«Aujourd’hui, l’homme a dépassé les soixante-dix ans, le visage expressif, le sourire éclatant et la carrière artistique colorée par un rayonnement d’un bonheur simple et d’un amour seul et unique fidèle à jamais à la chanson malouf, et à une voix spéciale d’un cachet particulier, qui a bercé des générations entières sur plus de cinquante ans de pratique artistique. Cheikh El-Hadj-Mohamed Tahar El-Fergani, né le 9 mai 1929 dans la ville de Constantine, a débuté au milieu des années 40, en compagnie des regrettés Cheikh El-Missoum et Ahmed Wahby, dans le genre musical moderne. Il est issu d’une famille de mélomanes. Son père était un virtuose du "hawzi". Mohamed-Tahar El-Fergani est devenu un des grands maîtres de la chanson algérienne qui s’est consacré au style constantinois, tout en veillant scrupuleusement à garder intactes la pureté et l’âme de cette musique, et en gardant à jamais un lien profond et basé sur les études scientifiques avec les autres écoles de musique andalouse, à Alger et à Tlemcen et c’est justement de ce dernier genre musical c’est-à-dire l’andalou authentique caractérisé par une harmonie entre l’élégance et la grâce de la simplicité que le malouf a conservé son charme et ses normes.
Par ailleurs, El-Hadj Fergani a eu le mérite de porter le malouf dans son cœur au-delà des frontières nationales comme tout d’abord un moyen sensible d’expression, et puis comme un passeport sans visa qui fait connaître aux autres populations la richesse et la variété de la culture algérienne, avec beaucoup de talent, de confiance, de sagesse... Il n’a pas cessé de défendre l’art algérien en enregistrant les chefs-d’œuvre de la chanson malouf, pour sauvegarder un patrimoine splendide malheureusement en voie de disparition.
Les Fergani par ailleurs, de père en fils, ont participé à inscrire la chanson malouf en grandes lettres dans la musique maghrébine et celle du monde entier, en créant le style, en adorant le style, et en faisant une grande école qui demeure à jamais une partie profonde de l’histoire du peuple algérien.»
TAABANE W.
Article paru dans El Moudjahid le 14 janvier 2002 à l'occasion d'un concert dans la salle El-Mouggar, à Alger-Centre.
Discographie:
"Hadj Mohamed Tahar Fergani - Anthologie de la Musique Arabo-Andalouse - Volume 1"; 1992 (Ocora - Radio France)

Cheikh Sadek Bédjaoui
"Sadek Bouyahia, plus connu sous le nom de Sadek El Bédjaoui, est né le 17/12/1907 au quartier de Bab Ellouz (Bédjaia). Il tire son enseignement littéraire et religieux à travers l’école coranique de Sidi El Betrouni, dont les enseignants étaient: Cheikh Larbi Makhchich, Cheikh Belabbas et Cheikh El Hadi Zerrouki, en parallèle avec son enseignement à l’école primaire. Son initiation musicale se fait sentir en 1928 grâce à ses maîtres Cheikh Mahmoud Ahaddad ou Belheddad, Boualem Bouzouzou, Si El Hachemi et Si Aâllaoua Mahindad (Ces maitres étaient en possession de «KNANES» d’El-Aalami, Ben Msayeb, Ben-Triqui Ezzengli et des Genres musicaux pratiqués à Bejaia), qui lui ont enseigné principalement quelques morceaux dans le chant Madih, Melhoun, Hawzi, Aaroubi  et des Nqlabate…mais c’est à Alger que le maître ait pris possession de la «nouba», d’ailleurs, on dit que c’est grâce à lui que cette dernière s’est retrouvée à Bédjaia…Cheikh Sadek Bédjaoui, dont la voix n’est plus à présenter, demeure l’un des facteurs communs que partagent Tlemcen et Bédjaia… 
Ses talents d’artiste furent découverts par le mandoliniste Marcel Lebratti (connu sous le nom Sassi Brati) et le pianiste Moïs Ammar, venus animer une soirée familiale à Bédjaia. Sadek Bédjaoui fut encouragé et incité à les rejoindre à Alger pour renforcer son apprentissage et son répertoire. Avant son départ pour Alger en 1932, Sadek Bédjaoui jouait déjà de la guitare et de la kouitra. Il côtoya ainsi Laho Serour et Mkhilef Bouchaâra et principalement Cheikh Mahieddine Lekhal, et rejoint alors l’association El Mossilia en 1933, et devient très proche de Cheikh Lekhal au point de l’accompagner à Blida chaque dimanche quand il se déplaçait afin de dispenser des cours à l’association El Widadia, qui comptait comme élèves, à l’époque, Cheikhs: Dahmane et Larbi Benachour, Hadj Medjbeur, Hadj El Mahfoud, Mohamed Benguergoura, Med El Mahdi dit Quezzouh…
En 1934, lors d’un séjours à Tlemcen, Sadek Bédjaoui rencontra Cheikh Larbi BenSari et sa carrière prend alors une autre saveur puisque fut pour lui l’occasion de s’acquérir d’un répertoire Hawzi plus dense, mais aussi d’adopter un coup d’archet spécial, inspiré par celui de Cheikh Larbi au violon alto. A Tlemcen, il côtoya également Cheikh Omar Bekhchi et son élève Abdelkrim Dali. À Oran, il fit connaissance avec Saoud l’Oranais dans son café, et au même endroit, Maâllem Zouzou Guennoune, et Ibiho Bensaïd, qui a également influencé la personnalité musicale de Sadek Bédjaoui.
En 1936, il rentra à Bédjaia, doté d’un certain bagage musical, et beaucoup de volonté à faire épanouir la vie culturelle et musicale à Bédjaia. Il devint directeur de Radio Bédjaia en 1942 et crée alors plusieurs associations: «Ennadi» en 1945, «Chabab El Fenni» en 1947, «Chabiba» et «El Inchirah»…qui furent dissoutes par l’administration coloniale, à part «Chabab El Fenni», qui participa en 1938 au Festival à Fès, où il fut décoré par le Sultan du Maroc, pour lui fut l’occasion de rencontrer certains maîtres marocains tels: El Brihi et son élève Abdelkrim Raïs, ainsi que Moulay Ahmed Loukili.
Dès 1948, il fut animateur et Chef d’Orchestre de la Radio Bougie et ce jusqu’en 1954 (déclenchement de notre révolution).
En mai 1949, lors du Festival de Musique Arabo-Andalouse en Tunisie, il fut décoré par le Bey de Tunis du  «Nichan El Iftikhar».
Après l’indépendance, il dirigea «l’Orchestre du Conservatoire de Bédjaia», qu’il a créé le 26 mars 1963, et ce jusqu’à 1986. Il eut comme principaux élèves: Youcef Abdjaoui, Abdelwahab Abdjawi, El Ghazi, Djamel Allam, Mohamed Raïs, M’hamed Rédouane, Kamel Stambouli, M’hemed Schbaiyem…Il a laissé plusieurs nouba enregistrées à Radio Alger, ainsi que quelques Nqlabate, Nsrafate, et Qsayed dans le Hawzi et le R’hawi.
Après la mort de Cheikh Sadek le 05 janvier 1995, l’orchestre du conservatoire municipal de Bédjaia prit le nom de Ahbab Cheikh Sadek El Bédjaoui.
Si Cheikh Sadek Bédjaoui est un brillant interprète doté d’une voix puissante et mélodieuse, il est aussi un compositeur et parolier, il a laissé plusieurs poésies dans les différents dérivés de la musique andalouse; de son corpus, on peut citer:
- Dans le Djed: Ya Smaâ Leklam, Sellou Aâla Ennabi Sid Lessiyed, Medh Sidi Essoufi, Medh Sidi M’hemed Mokrane…
- Dans le Hezl: El Hawa Ouel Houb, Win Ahli Win, Ya Qed El Mesrar, Mehla Del Aâchiya…
- Autres: Wahrane, Ana Dziri, Ksentina Tewsel Ya Hmem, Hada El Aâm, Ya Qelbi Esmaâ, Ya Elli T’hab Temlek, Ah Ya Khti, Tlemcen Ya El Bahia (Dialogue entre les deux cités séculaires Tlemcen et Bédjaia…)
Egalement, il a consacré un poème d’éloge funèbre (Rethwa ou Ritha) à son ami Cheikh Omar Bekhchi qu’il a connu dans les années 30 à Tlemcen au domicile de Cheikh Larbi Bensari, au faubourg d’El Qalaâ. Ce poème traite de l’inéluctabilité de la mort, soulignant le caractère éphémère de la richesse et de la puissance, évoquant parfois l’au-delà, et les joies ou les tourments qui y attendent l’homme le jour il comparaîtra devant le Très-Haut."

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